Après les effets désastreux de la sécheresse, l’agriculture réunionnaise a subi de plein fouet l’assaut de pluies intenses tout aussi destructrices, fin janvier. La Chambre d’Agriculture a estimé les pertes à 6,5 millions d’euros...
Les pertes sont conséquentes
Ce sont plusieurs cycles de production perdus pour Richemont Técher et ses collègues maraîchers (photo JS)
Après les effets désastreux de la sécheresse, l’agriculture réunionnaise a subi de plein fouet l’assaut de pluies intenses tout aussi destructrices, fin janvier. La Chambre d’Agriculture a estimé les pertes à 6,5 millions d’euros.
Il a plu 950 mm à Piton Fougères et entre 300 à 400 mm dans les Bas de Sainte-Marie et dans le secteur de Gillot, ce qui est tout à fait inhabituel. Rapidement mobilisés, les services de la Chambre d’Agriculture ont ainsi estimé à 6,5 millions d’euros les pertes agricoles à la suite de ces pluies dévastatrices.
Pour le maraîchage plein champ, les pertes sont évaluées dans l’Ouest, le Nord et l’Est à 363 ha sinistrés. « Les salades, brèdes et épices sont des cultures très fragiles et nous sommes à 95 % de pertes », note Fabrice Robert, élu de la Chambre d’Agriculture et président de l’association des maraîchers du Nord. Richemont Técher, maraîcher à Belle Vue (Hauts de Saint-Denis), comme ses collègues, constate amèrement : « Entre la sécheresse et les pluies, on a perdu au moins 3 cycles de production ». Soit plusieurs milliers d’euros qui ne rentreront pas dans les caisses de chaque producteur.
Les longanis ont éclaté sous l’effet des fortes pluies (photo JS)
Pour la filière canne, la Chambre d’Agriculture estime à 175 hectares fraichement replantés affectés par les pluies ; environ 20 % des surfaces qui venaient d’être replantées. Et ces parcelles devront faire l’objet d’une nouvelle replantation, sans tarder. Sans oublier les nombreuses parcelles qui ont été ravinées comme cela a été le cas sur le secteur du Portail, à Piton Saint-Leu. Emmanuel Pajaniaye et nombreux de ses collègues ont vu de bonnes parties de leurs parcelles disparaitrent sous la boue et les roches. La route des Tamarins et ses aménagements annexes ne sont pas étrangers à ce ravinement…
Au niveau de l’horticulture, ce sont 21 ha de productions plein champ qui sont considérés comme perdus. Et ce sont 220 km de chemins d’exploitation qui ont été sérieusement endommagés. « Il faut sans tarder engager les fonds et les travaux de réparation pour permettre aux planteurs d’entretenir leurs champs en prévision de la prochaine campagne », prévient Jean-Yves Minatchy.